2è jour du procès Déteix en appel

Aux Assises de Nouméa, le Procès en Appel d’Aymerick Vakié, accusé du meurtre de Jean-Pierre Deteix, s’est bel et bien poursuivi aujourd’hui.
Les débats ont débuté hier, mais ce matin la Défense a demandé à la Cour un renvoi du procès, au titre qu’une plainte pour Faux et Usage de Faux a été déposée à l’encontre des deux enquêteurs qui ont mené la deuxième audition de l’accusé en garde à vue.
Une requête qui a été rejetée par la Cour mais qui a donné lieu plus tôt à une sacrée joute verbale entre les différentes parties.
Côté Défense, le bâtonnier Hubert Delarue a motivé sa demande en expliquant que cette garde à vue était invraisemblable. Il a mis en cause ouvertement la probité des policiers. Pêle-mêle, il a parlé de "carabistouilles", d’affaire "traficotée", de "consanguinité judiciaire", et qu’il aurait fallu saisir les gendarmes de l’affaire et la juger ailleurs.
Du côté des parties civiles, Maître Gustave Tehio s’est demandé pourquoi certaines récriminations de la Défense n’ont jamais été soulevées lors de l’instruction ? "Vous avez survolé le procès-verbal ? vous ne l’avez pas lu ?" s’est-il interrogé.
Puis Maître Patrice Tehio s’est indigné face à la cour. "On vous prend en otage !" C’est ensuite l’avocat général Christian Pasta qui a démoli les arguments de la défense. "Vous jouez la montre depuis le début ! Vous essayez d’endormir les jurés. C’est un écran de fumée ! Vous cherchez à gagner du temps pour que la Cour Européenne des Droits de l’Homme nous dise que l’affaire n’a pas été jugée dans un délai raisonnable et libère Aymerick Vakié en attendant son procès !"
Une prise de position qui a fait bondir le bâtonnier Delarue et qui ira jusqu’à dire furieux que l’avocat général a violé la foi du palais en lui prêtant des mots qu’il n’aurait pas prononcés !
Des débats qui se sont ensuite apaisés en reprenant avec l’étude de personnalité de l’accusé. Demain ils reprendront avec plaidoiries et réquisitions.