Ghislain Roussel fait chevalier de l'ordre national du mérite

C’est à Nouméa qu’elle a commencé, et à Nouméa qu’elle touche à sa fin. Fils d’un calédonien militaire, et d’une mère vendéenne, Ghislain Roussel grandit entre la Métropole, l’Allemagne et la Calédonie. C’est en 1986, à tout juste 21 ans, qu’il devient surveillant de détention au sein du camp Est.  « Un besoin de cadre » dit-il, pour celui qui souhaitait d’abord intégrer la police, mais échoue. Son père l’encourage à poursuivre dans l’administration pénitentiaire. Un choix payant.

Son investissement et ses qualités de pédagogue, lui valent d’être promu, en 1997, en 1999, puis en 2004 où il intègre, selon sa volonté, la plus grande prison d’Europe, la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Après de longues années à faire ses armes en Métropole, et en Calédonie, il est nommé adjoint au chef du centre pénitentiaire de Nouméa en 2021, à 56 ans. Là encore, de nombreux évènements marqueront sa carrière. Ce parcours, le Haut-Commissaire Jacques Billant en a fait le récit hier soir. Soulignant, particulièrement, les 4 dernières années, passées à la tête du Camp Est de Nouméa.

40 ans au sein de l’administration pénitentiaire, ça laisse des traces. Le directeur adjoint du Camp Est restera marqué par ses dernières années à Nouméa, les mutineries du 13 et 14 mai, la tentative, déjouée, du 22 mai. Mais il retient aussi, et surtout, l’humain derrière sa fonction.

Fier de son parcours, Ghislain Roussel n’a pas omis de mentionner le soutien de sa femme et celui de ses deux fils hier soir. Aujourd’hui, il admet volontiers qu’une ascension patiente et progressive, vaut mieux qu’une course précipitée vers le sommet.

Et si Ghislain Roussel a fait le choix de servir l’Etat, c’est non sans laisser derrière lui une potentielle carrière de cycliste. 5^ème au championnat du monde en 1983 en poursuite individuelle junior, puis champion du pacifique sud en poursuite olympique en 1987, sa passion lui a été transmise par son père. Elle lui aura sans doute appris les valeurs de rigueur, d’audace et de force mentale, ces mêmes valeurs qui lui auront valu d’obtenir, 40 plus tard, sa médaille.