Radio Rythme Bleu

Chronique de la semaine écoulée

1 avril 2019 à 09:24

Le changement ce n'est pas maintenant pour les indépendantistes ! Contrairement aux partisans du maintien de la Calédonie dans la France, ils font le choix de l'expérience.

Le changement ce n'est pas maintenant pour les indépendantistes !
Contrairement aux partisans du maintien de la Calédonie dans la France, ils jouent la continuité ou, pour reprendre leurs termes, ils font le choix de l'expérience.
En clair, les anciens restent aux commandes, aux premières places et ce sont eux qui conduisent les listes pour les provinciales du 12 mai.
Roch Wamytan et Paul Néaoutyine, signataires de l'Accord de Nouméa ou encore Daniel Goa, président de l'UC et Jacques Lalié, qui a déjà plusieurs mandatures à son actif, sans oublier Louis Kotra Uregei…

Une stratégie assumée par ces élus qui ont décidé de passer la main, tout doucement, et qui expliquent que les jeunes ont, certes, leur rôle mais que les anciens ont la culture politique et la culture historique qu'ils vont transmettre progressivement. "Nous ne sommes pas dans le conflit des générations, qui ne mène à rien sinon à la catastrophe" explique doctement Roch Wamytan.

Et tant pis si les quadras et les quinquas indépendantistes s'impatientent au point que certains d'entre eux, bardés de diplômes, décident d'entrer en dissidence et de constituer leur propre liste.
Les autres attendront, patiemment, que leur tour vienne, sachant que leurs aînés ont manifestement l'intention de boucler la boucle de l'Accord de Nouméa et de ne céder la place qu'après le 3ème référendum, ce qui nous amène à… 2023.Cette stratégie est peut-être, aussi, révélatrice du respect pour les anciens qui perdure dans la société kanake.

Mais sera-t-elle payante à l'heure du "dégagisme" à tout va ?
L'avenir le dira alors que dans l'autre camp, on mise plutôt sur le renouvellement des générations.

Le problème, c'est qu'on a tout de même l'impression que tout est figé pour les 5 ans qui viennent. On aura épuisé l'Accord jusqu'au bout et alors qu'il était signé pour 20 ans, on a bien compris qu'il durerait en fait 25 ans, une génération !
Et qu'en attendant son épilogue, rien ne bougera, rien ne changera.
Daniel Goa a été on ne peut plus clair en affirmant qu'il n'y aurait ni consensus, ni négociation, ni discussion sur le corps électoral. On peut penser que la vieille garde du FLNKS sera aussi intransigeante sur les autres dossiers dont les partisans du maintien dans la France veulent, quant à eux, discuter.
On ne discute plus jusqu'à l'achèvement de l'Accord et cette litanie de trois référendums qui bouche désormais l'horizon de tous les calédoniens. Avec cette terrible incertitude puisque l'Accord de Nouméa débouche sur un vide sidéral avec pour seule consigne, l'impérieuse nécessité pour les partenaires de se réunir pour examiner la situation ainsi créée.
C'est un peu court mais c'est aussi une terrible responsabilité qui pèsera sur les épaules des futurs élus de la dernière mandature de l'Accord.

Les indépendantistes choisissent de ne pas changer et pourtant, il faut que tout change pour que rien ne change.

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