LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

Le casse-tête de la démarche unitaire.
Les partis les plus importants y sont confrontés aujourd'hui même si leurs efforts peuvent être ruinés par la multiplication de ce que l'on appelle – entre guillemets – les petites listes.
Et pourtant, c'est là que se situe l'enjeu depuis qu'aucune liste n'est capable, à elle seule, d'avoir la majorité au Congrès ou même dans une assemblée de province.

Mais c'est une partie de billard à plusieurs bandes qui se joue.
L'objectif, pour chacune des grandes listes, c'est de faire le score maximum dans la province où sa sensibilité est majoritaire, pour s'en assurer le leadership, tout en se ménageant des soutiens pour arriver à constituer une majorité.
C'est le cas pour Calédonie ensemble et l'Avenir en confiance dans la Province Sud, pour l'UC et l'UNI dans les provinces Nord et Iles.

Mais, parallèlement, les indépendantistes doivent également s'assurer une représentation dans la Province Sud et, pour cela, ils doivent impérativement y aller unis, pour éviter d'être éliminés comme ils l'avaient été en 2004.
De leur côté, les partisans du maintien dans la France veulent augmenter leur nombre d'élus en province Nord où ils travaillent, dans la douleur, à la constitution d'une liste unitaire qui ménage les susceptibilités et la représentation de chacun.

Les partisans du maintien dans la France qui veulent, aussi, revenir, si possible, dans l'assemblée de la Province des iles dont ils sont absents depuis 2009 et là aussi, une liste unitaire semble tout autant indispensable que difficile à constituer.

Parce qu'une fois posée la théorie, il reste à concrétiser ces velléités d'union et ce n'est pas le plus simple.

L'union, oui, mais qui pour conduire la liste ? Et qui aux premières places, c’est-à-dire en position éligible ? C'est tout l'enjeu des discussions qui se déroulent actuellement, dans chaque camp, entre les responsables des différentes listes et qui, souvent, tournent au bras de fer, que ce soit entre l'UC et l'UNI d'une part, entre Calédonie ensemble et l'Avenir en confiance de l'autre.

Parce que personne n'est dupe !

La démarche unitaire, ça ne dure souvent que le temps d'un scrutin, chacun retrouvant ses élus au lendemain du vote. Chaque parti doit donc s'assurer, au-delà de cette stratégie unitaire, d'une force de frappe suffisante au Congrès de la Nouvelle-Calédonie. C'est, aussi, ce qui lui permettra de conclure de nouvelles alliances boulevard Vauban.

Eh oui, les élections provinciales ne sont pas, seulement, affaire de convictions et de programmes. C'est aussi un jeu de stratégie, de rapports de force bien sûr, et de projections mathématiques.
Et, au risque de vous décevoir, celui qui gagne, le plus souvent, c'est celui qui est le meilleur dans ces domaines.
Celui qui saura, au mieux, résoudre ces différents casse-têtes…