Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

23 avril 2019 à 11:38

Les élections ne sont pas une science exacte mais, parfois, on peut même y perdre son latin !

Les élections, ce n'est pas de l'arithmétique. Tout le monde le sait, mais tout le monde l'oublie ou prétend l'oublier quand ça l'arrange.
C'est pourtant une réalité qu'il convient de rappeler pour relativiser, peut-être, le psychodrame des listes loyalistes du Nord et des îles.
L'union c'est mieux, bien sûr, surtout quand on est d'accord sur l'essentiel, mais elle répond, aussi, à tellement d'exigences, tellement de paramètres, qu'il vaut mieux, parfois, ne pas forcer le destin.
Et pour y parvenir, il faut au moins, que chacun y mette du sien !
Il faut bannir l'arrogance, la suffisance, l'autoritarisme. Il faut négocier, faire des compromis, accepter de prendre en compte les différents intérêts, politiques, ethniques, sociologiques, géographiques.
Comme pour un fragile château de cartes, il suffit d'un rien, d'un mot, d'un mépris, d'une désinvolture pour que tout s'écroule.
On l'a vu dans la province des îles où la liste unitaire a explosé en vol alors qu'elle avait été conclue il y a plusieurs semaines.
On l'a vu dans le Nord où, comme pour les dernières provinciales, il a été impossible aux partisans du maintien de la France de faire une liste commune.

Mais est-ce aussi grave que certains se plaisent à le dire ?
On a déjà vu des listes d'union faire moins que le total de deux listes réunies. C'est même fréquent. L'électeur est ainsi. Il appelle l'unité de ses vœux, mais il est aussi très exigeant sur la composition de la liste et sur la personnalité de celui qui la conduit.
Surtout quand les états-majors nouméens viennent s'en mêler et soufflent sur des braises qu'ils étaient censés éteindre. Et leurs militants du Nord et des Iles ont beau jeu de leur dire de s'entendre d'abord entre eux avant de venir leur faire la leçon.
Parce qu'à y réfléchir, quelle cohérence y aurait-il eu à ce que des partis qui se font ouvertement la guerre dans le sud pour le contrôle de la province, en s'échangeant des noms d'oiseaux et des invectives, se retrouvent sur une même liste dans les autres provinces.
Il faudrait savoir ! Soit les divergences sont telles que l'union est impossible partout, soit elles sont mineures et, dans ce cas, il vaut mieux s'unir partout. Les électeurs des autres provinces ne sont pas dupes, d'autant plus que la Calédonie est une et indivisible, notamment par la grâce de l'Accord de Nouméa qui interdit toute partition.

Alors il y a la fameuse barre à franchir et c'est vrai que cela sera plus compliqué avec deux listes qu'avec une seule. Mais la répartition à la proportionnelle a aussi ses raisons que la raison ne connait pas et les derniers sièges sont parfois attribues, in fine, sur quelques unités de voix.
Et puis, il y a l'épouvantail d'une majorité indépendantiste au Congrès et au gouvernement mais, objectivement, cela dépendra du score des uns et des autres dans les trois provinces.

Et d'ailleurs, si les querelles des indépendantistes sont moins bruyantes que celles des partisans du maintien dans la France, elles sont tout aussi vives et tout aussi réelles.
Les listes unitaires du FLNKS ont fait long feu dans le Nord, où l'UC et l'UNI veulent en découdre, et dans les Iles, où ils veulent chacun se compter. Et la stratégie concertée du Front n'a pas empêché, non plus, l'émergence d'autres listes indépendantistes, y compris dans la province Sud.

Le Sud où, dans l'attente de la publication officielle, une douzaine de listes solliciterait les suffrages des électeurs.
Six mois après le 4 novembre et à quelques mois du 2ème référendum, on en reste pantois en se demandant tout de même quelles sont les motivations de plusieurs d'entre elles qui risquent de ne faire que de la figuration le 12 mai.

Mais une chose est sûre
Non seulement les élections ne sont pas une science exacte mais parfois on peut même y perdre son latin.

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