Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

4 juillet 2022 à 00:41

Nous sommes enfermés dans une bulle spatiotemporelle dont personne n'arrive à nous sortir. La preuve, même Philippe Gomès n'arrive pas à trouver la sortie !

Une bonne et une mauvaise nouvelle cette semaine !
La bonne nouvelle c'est que Philippe Gomès arrête la politique.
La mauvaise, c'est qu'en fait, il continue à en faire !
Et pourtant, dans le long format, que lui accordent généreusement Les Nouvelles Calédoniennes, l'ex-député de la seconde circonscription affirme clairement qu'en politique, il faut savoir sortir.
Mais visiblement, il ne sait pas comment on fait. Ou alors il n'est pas encore prêt à le faire puisqu'il nous dit qu'il voit son avenir "comme celui d’un acteur de la vie politique calédonienne au moins jusqu'en 2024".
Nous voilà prévenus et voilà ce qui relativise sérieusement son discours sur la nécessité pour un homme politique de savoir tourner la page.
Le reste est à l'avenant et il retrace ses 34 années de vie politique pour en dessiner le prisme avantageux de l'homme à qui tout a réussi et qui a toujours eu raison sur tout, sans oublier de tacler méchamment, au passage, quelques adversaires, ni de réécrire certains chapitres.
Un plaidoyer pro domo qui ne laisse aucun doute sur sa volonté d'être présent aux discussions sur l'avenir.
Il a juste oublié la défaite de son parti aux provinciales de 2019 et sa dilution obligée dans la confédération loyaliste "Ensemble !".
Mais pour lui, l'heure n'est pas encore à la lucidité.

Philippe Gomès veut participer aux discussions sur l'avenir… mais Yaël Braun Pivet, elle, n'y tient pas !
L'éphémère ministre des outremers a préféré le perchoir de l'Assemblée nationale. Résultat, il n'y a plus de pilote rue Oudinot alors que tous les calédoniens en appellent à l'Etat.
Certes, cette vacance de poste ne devrait pas durer mais elle est pour le moins inopportune alors que le calendrier file. On nous a promis un référendum de projet en juin 2023 et tout le monde a conscience qu'il va être difficile voire impossible d'être prêt dans les temps.
Comme l'a fait remarquer le président de la commission des lois du Sénat, François Noël Buffet, "Si le gouvernement veut tenir ce délai, il faut se mettre au travail immédiatement. Il ne faut pas perdre de temps !"
Ne pas perdre de temps, évidemment, puisque pour organiser un référendum de projet encore faudrait-il que, d'ici là, il y ait un projet.
Et pour qu'il y ait un projet, il faut en parler et pour en parler, il faut qu'il y ait des interlocuteurs.
La mécanique est connue. Reste à la mettre en marche et, en réalité, on n'est pas vraiment pressé.
Comme le dit le professeur Ferdinand Melin Soucramanien, la beauté de la chose c'est que nul ne sait jusqu'à quand la Nouvelle-Calédonie bénéficie, dans la Constitution, de dispositions transitoires et il précise que le droit français ne connaît pas de caducité implicite.
Nous voilà bien !
Comme enfermés dans une bulle spatiotemporelle dont personne n'arrive à nous sortir.
La preuve, même Philippe Gomès n'arrive pas à trouver la sortie.

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