Radio Rythme Bleu

LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ECOULEE

10 décembre 2018 à 11:30

Cette semaine, Elizabeth Nouar revient notamment sur la passation de pouvoir entre Pierre Frogier et Thierry Santa à la tête du Rassemblement.

Chronique du 10 décembre

On a toujours tort d'avoir raison trop tôt !

C'est le constat – un peu désabusé – de Pierre Frogier au moment de quitter la présidence du Rassemblement et de transmettre le relais à Thierry Santa.

Une passation de pouvoir, en douceur et forte en émotions, à un président intérimaire qui assurera la continuité de la ligne politique. C'est suffisamment rare pour être souligné tant les successions se font, en général, dans la douleur. 

Mais on sentait quelques regrets dans les propos de Pierre Frogier, au moment de passer la main, parce qu'il sait que l'histoire de la Nouvelle-Calédonie aurait pu et aurait dû s'écrire autrement.

Le responsable politique le plus "cappé" de la Nouvelle-Calédonie, signataire des accords de Matignon et de Nouméa, titulaire de tous les mandats électifs possibles et toujours sénateur, ne peut s'empêcher de déplorer l'immense gâchis qu'a été le referendum. 

Il constate le champ de ruine laissé par la consultation, qui a balayé trente d'acquis, de dialogue et de vivre ensemble, et il regrette que les partenaires d'hier soient redevenus des adversaires. 

Il relève la partition politique, géographique et ethnique et la permanence d'un vote communautaire et identitaire, et il a l'intime conviction qu'on aurait pu l'éviter.

Il voit réapparaitre les tensions, les divisions, les surenchères et les slogans d'un autre temps, et s'éloigner la perspective d'une communauté de destin.

Et ce n'est pas faute d'avoir mis en garde !

Pendant des années, Pierre Frogier a réclamé un nouvel accord. 

Inlassablement, il a expliqué qu'il fallait trouver, par le dialogue, une solution nouvelle pour sortir de l'Accord de Nouméa. 

Il doit s'agacer d'entendre Philippe Gomès – qui a tout fait pour contrecarrer ses propositions – reprendre aujourd'hui son analyse et réclamer, des discussions avec les indépendantistes pour la mise en place d'une nouvelle organisation politique ayant vocation à se substituer à l'Accord de Nouméa. 

Mais c'est aussi une erreur d'avoir raison trop tard.

Philippe Gomès qui, lui aussi, a démissionné. Mais pas dans les mêmes conditions ! 

C'est la présidence de NCE, Nouvelle Calédonie Energie – qui gère le projet de la future centrale SLN – qu'il a dû abandonner. Et c'est le Conseil constitutionnel qui l'y a obligé en soulevant l'incompatibilité – que tout le monde pressentait – avec son mandat de député. 

Il avait déjà dû démissionner – pour les mêmes raisons – de la présidence d’ENERCAL et de celle du SIVM de La Foa. 

Par la volonté des élus du Congrès, il a aussi perdu la présidence de la commission permanente et son siège au conseil de surveillance de l'IEOM. 

Décidément, rien ne va plus pour le député de la seconde circonscription dont on découvre, au fur et à mesure, le nombre de casquettes qu'il possédait. 

Il voulait, en plus, la direction éditoriale d'RRB. C’est-à-dire fixer la ligne, nous dire ce que nous devions dire ou ne pas dire. 

Il serait alors prêt à l'échanger contre 36 millions de subventions. 

Mais je me demande si, là aussi, il n'y a pas incompatibilité…

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