Radio Rythme Bleu

LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ECOULEE

14 janvier 2019 à 09:21

Chronique du 14 janvier 2019 Elizabeth Nouar revient sur les propos controversés de la ministres des Outremers Annick Girardin.

Chronique du 14 janvier

Mais quelle mouche a donc piqué Annick Girardin et comment a-t-elle pu commettre une telle bévue ? 

C'est la question que nous nous sommes tous posés en entendant la ministre des Outremers – qui était restée fort discrète, pendant tout le processus du référendum – intervenir, chez elle, à Saint Pierre et Miquelon, sur la Nouvelle-Calédonie, pour déclarer que "le gouvernement proposera peut-être une vision de ce que pourrait être demain la Calédonie associée à la France."

A peine prononcée, la formule a suscité une véritable levée de boucliers de tous les partisans du maintien dans la France. Et pour cause !

C'est un principe de base. Une réalité que nul ne peut ignorer et, surtout pas, la ministre des Outremers.

On ne parle pas de "lapin" sur un bateau, on ne n'utilise pas le mot "vert" au théâtre et… on ne parle pas d'association en Nouvelle-Calédonie.

C'est – par nature – un terme polémique. C'est une perspective refusée par tous les calédoniens. Et ça ne date pas d'hier !

Cela remonte à… Edgard Pisani, qui fut le haut-commissaire le plus détesté qu'ait jamais connu la Nouvelle-Calédonie, au point qu'il suffisait de prononcer son nom pour provoquer une vague de huées et de lazzis.

Et cette détestation trouvait son origine dans la proposition qu'il avait formulée le 7 janvier 1985. C’est-à-dire – drôle de coïncidence – trente-quatre ans, jour pour jour, avant la déclaration d'Annick Girardin.

Pisani avait débuté ce discours mémorable par ces mots : "La France ou bien l'indépendance, l'indépendance ou bien la France ? Il est possible d'associer ce que l'on avait jusque-là opposé. Je suggère que vous vous prononciez en faveur de l'indépendance-association."

Autant vous dire que la proposition était restée mort-née mais elle est inscrite dans l'imaginaire calédonien et a été régulièrement utilisée comme argument politique.

C'est Philippe Gomès qui, au moment de la levée des deux drapeaux, affirme – contre toute évidence – que Pierre Frogier prépare l'indépendance-association dans le dos des calédoniens.

Le même Philippe Gomès qui se retrouve dans la position de l'arroseur arrosé quand, en 2017, Harold Martin l'accuse de préparer l'indépendance-association, avec la complicité d'Alain Christnacht. 

Une accusation qui – là – n'est pas dénuée de tout fondement même si le député de la seconde circonscription s'en défend. 

Il connait, lui, le caractère radioactif, pour les calédoniens, de l'indépendance-association que le Palika a rebaptisé "indépendance avec partenariat" et il affirme ne pas en être partisan.

Mais quand, dans le même temps, il affirme que le peuple calédonien est souverain sur son destin, quand il évoque la souveraineté partagée ou la calédonisation des compétences régaliennes, il flirte, dangereusement et volontairement, avec une indépendance-association qui ne dirait pas son nom.

Et il est d'autant plus inquiétant que la ministre des Outremers s'empare, à son tour, de ce terme controversé.

On me dira que je prends des risques. Que ce n'est pas comme ça qu'RRB obtiendra des subventions de la Province Sud et fera fléchir Calédonie Ensemble. 

Mais je relève le défi ! Philippe Gomès est Charlie.

Il ne peut pas l'être, seulement, quand Charlie dit du bien de lui !

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