Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

18 novembre 2019 à 11:46

Les indépendantistes ne pourront pas faire semblant de découvrir la réalité ! L'Accord de Nouméa envisageait, dès 1998, qu'il faudrait examiner la situation créée par un triple refus de l'indépendance.

C'est un peu la politique au pays d'UBU. Les enjeux sont importants voire graves mais le débat devient grotesque, absurde et caricatural.

Réunis en congrès le week-end du 11 novembre, l'UC et le PALIKA ont reprécisé leurs positionnements respectifs et mis en exergue leurs convergences et leurs divergences. Mais on a vraiment l'impression de tourner en rond et on frémit en pensant que nous devrons entendre exactement le même discours dans la perspective du 3ème référendum, c’est-à-dire au moins, jusqu'en 2022.
Du côté des divergences, il y a une première nuance dans leurs projets de société : la souveraineté pleine et entière pour l'Union calédonienne, l'indépendance avec partenariat pour le PALIKA.
Autre variation, l'UC veut un président du FLNKS, et on a bien compris qu'il devait être issu de ses rangs, alors que le PALIKA ne souhaite évidemment pas que l'Union calédonienne accède à la présidence du Front.
Ils se distinguent, aussi, dans leur approche des élections municipales.

Mais, pour le reste, ils ont le même objectif : celui de gagner le référendum du 6 septembre 2020.
Et entre temps, chacun veut ouvrir des bilatérales avec l'Etat. Pour préciser un éventuel partenariat selon le PALIKA ou pour éclairer les lendemains d'un OUI à l'indépendance, selon l'Union calédonienne.

Et tous deux, mais aussi l'UPM et le RDO, se comportent comme s'ils ne doutaient de rien, comme si leurs scénarios étaient inéluctables et comme si – un jour – ils allaient remporter le référendum qui ouvrirait les portes à l'indépendance.

Est-ce de l'inconscience ? de l'irresponsabilité ? Du déni ? De la méthode Coué ? Ou un peu de tout ça ?
C'est difficile à savoir tant ils répugnent, les uns et les autres, à évoquer l'hypothèse d'une victoire du NON à l'indépendance au terme des trois référendums.
C'est pourtant – et ils le savent – la réalité qui s'imposera à eux, qu'ils devront accepter et à laquelle ils devraient – au moins – se préparer et préparer leurs militants.

D'autant plus qu'ils ne pourront pas faire semblant de la découvrir !
Cette réalité est écrite, depuis plus de vingt ans, dans l'Accord de Nouméa qui envisageait bien, dès 1998, qu'il faudrait examiner la situation créée par un triple refus de l'indépendance.

Mais du côté des partisans du maintien dans la France, il est temps aussi de se préparer et de proposer aux calédoniens un vrai projet de société. Des esquisses commencent à se faire jour, mais sont-elles suffisantes ? Et quelle campagne sera menée pour le NON à l'indépendance ?
Chacun reconnait que la campagne du 1er référendum a été brouillonne et dispersée et que les arguments, purement économiques, n'étaient pas à la hauteur des enjeux.A moins de dix mois de la deuxième consultation, il est peut-être temps de travailler à un véritable argumentaire qui suscite une envie de France et d'expliquer aux calédoniens – et notamment aux indécis et aux indépendantistes – à quoi ressemblera une Calédonie du 21ème siècle, inscrite durablement dans la France.

Après, il restera à l'Etat, le 3ème partenaire, d'expliquer les implications du OUI et du NON. Mais ce sera une pure formalité administrative. Certes, il sera obligé de développer sa copie après celle un peu bâclée qu'il avait rendue pour le 1er référendum. Mais plus personne ne se fait d'illusion. Il ne prendra pas partie. Il ne dira pas où va sa préférence. Et on ne saura même pas s'il a une préférence.

Et ça aussi, c'est un peu ubuesque…

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