Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

9 décembre 2019 à 11:55

La mécanique infernale des trois référendums paralyse toute la Calédonie et bloque tous les projets d'avenir au moins jusqu'en 2022.

Les indépendantistes, combien de divisions ?
La question se pose au lendemain du 38ème congrès du FLNKS qui a fait le constat que les différentes composantes du Front n'arrivent pas à s'entendre sur leurs projets d'avenir."Il n'y a pas de confiance et il y a beaucoup de suspicions" avoue même l'un des responsables, et cela en dit long sur l'ambiance qui a présidé aux travaux qui se sont poursuivis jusque tard samedi soir, faute d'un accord sur l'indépendance avec partenariat qui est au cœur des dissensions.Le Palika voudrait l'imposer mais l'UC n'en veut pas, lui préférant la souveraineté pleine et entière.
Louis Kotra Uregei ironise d'ailleurs sur ces positionnements en rappelant que "ce sont ceux qui prônaient hier l'indépendance kanake socialiste révolutionnaire, qui prônent aujourd'hui le partenariat". Et il y voit un échec politique.

La position du Parti travailliste rajoute d'ailleurs un peu plus aux divisions des indépendantistes puisqu'il met dans le même sac toutes les composantes du FLNKS en mettant en garde leurs responsables : _"Si, en 2022 le résultat du 3ème référendum donne toujours une victoire du NON à l'indépendance, ceux qui ont prôné le OUI devront rendre des comptes."_On comprend d'ailleurs, à travers ces propos, que le patron du Parti Travailliste préfèrerait, de nouveau, la non-participation plutôt qu'une campagne pour un OUI perdu d'avance.

 Mais c'est bien parce qu'ils savent tous – malgré leurs rodomontades – que le NON l'emportera que les leaders indépendantistes sont dans la plus grande confusion et qu'ils se perdent en querelles picrocholines et dans d'interminables débats. Ils ne savent pas comment sortir de la situation qu'ils ont eux-mêmes créées.

Mais au-delà des indépendantistes, cette mécanique infernale paralyse toute la Calédonie et bloque tous les projets d'avenir au moins jusqu'en 2022. 
Il faudrait pourtant un peu de visibilité pour aborder, par exemple, le dossier métallurgique et minier qui s'est brutalement rappelé à nous, cette semaine, avec l'annonce du retrait du groupe brésilien VALE et de l'arrêt de la raffinerie de l'usine du Sud.
Le PDG de l'entreprise a réussi à présenter ce virage stratégique sous un jour presque attrayant en affirmant qu'avec la demande des fabricants de batteries pour véhicules électriques, l'usine de Goro va fabriquer "le bon produit pour le bon marché", mais il n'a pas – loin de là – dissipé toutes les inquiétudes.
La bonne nouvelle c'est que l'usine du Sud ne ferme pas. Une hypothèse qui avait circulé, avec insistance, ces dernières semaines.
La mauvaise, c'est que la Nouvelle-Calédonie a décidément beaucoup de difficultés avec ses trois unités métallurgiques et qu'elle n'a toujours pas trouvé le bon modèle ni le bon schéma métallurgique et minier qui permettrait de tirer le meilleur parti de sa ressource.
On en est maintenant à l'adoption de stratégie hybrides, avec un recours à l'exportation, de la part de la SLN et de Vale NC, tandis que la production de KNS est insuffisante et que la dette colossale de la SMSP n'est plus un secret, ni un tabou.
Est-il encore envisageable de développer une stratégie concertée pour le nickel calédonien ?
Plus personne n'y croit et, en tout cas, certainement pas avant 2022.

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