Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

4 février 2019 à 09:45

Définitivement, le grand débat national, ce n'est pas pour nous.

Lundi 4 février

Définitivement, le grand débat national, ce n'est pas pour nous.

Le haut-commissariat a beau affirmer que les Calédoniens sont invités à y prendre part, même si certains des thèmes prévus correspondent à des compétences transférées à la Nouvelle-Calédonie, on ne voit toujours rien venir.

Et pour ajouter à cette distance, le Chef de l'Etat n'invite même pas les maires du Pacifique, quand il reçoit les maires des outremers pour l'un des grands shows dont il a le secret. Il a estimé que les sujets traités ne concernaient pas les élus des communes de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie. Dont acte.

On aurait pourtant aimé voir la tête d'Emmanuel Macron, en entendant les diatribes de certains de nos maires… Cela aurait, peut-être, donné encore un peu plus de piquant à cet interminable débat ultramarin au cours duquel le Président de la République – comme à son habitude – a pris la parole plus qu'il ne l'a donnée.

En parlant de maire, c'est celui de Païta qui a fait l'actualité cette semaine. Pas en se rendant à l'Elysée, donc, mais en annonçant sa démission.

Mais en fait, cette démarche n'a rien d'exceptionnel. On assiste, en effet, depuis quelques temps, à une démission en série des maires de France.

Ils sont déjà plus d'un millier à avoir quitté leurs fonctions, depuis leur élection en 2014, essentiellement en raison de la baisse des dotations et des difficultés financières de leur commune. Mais ce n'est pas ce qui a incité Harold Martin à jeter l'éponge.

Il invoque, lui, le calendrier judiciaire et le télescopage entre l'arrêt de la Cour de cassation, dans l'affaire de la 3G, et le vote de son budget.

Harold Martin prend les devants et adresse une sorte de pied de nez aux magistrats. S'il est déclaré inéligible, il s'en fiche, puisqu'il ne sera plus élu.

Et si le jugement de la cour d'appel est cassé, il sera parti un an seulement avant l'échéance des municipales de 2020, et il aura, du même coup, préparé sa succession.

Mais pour revenir à Emmanuel Macron, toujours englué dans la crise des "gilets jaunes", voilà qu'il réfléchit maintenant à l'organisation, le 26 mai 2019 – date des élections européennes – d'un référendum qui serait une réponse politique au grand débat national.

Nous voilà bien ! Parce que nous serions, pour le coup, associés à ce référendum national et que là, un référendum par an, en 2018, en 2019 et en 2020, ça commencerait à faire beaucoup…

Mais le Président de la République n'a pas encore abouti sa réflexion et on sait qu'il se méfie de ce type de consultation. Récemment encore, en Egypte, il déclarait que la délibération est "plus féconde" que le recours au référendum, qui… "déchire".

Que le referendum déchire, on l'a dit avant lui et on est bien placé pour en parler mais la pensée du chef de l'Etat peut encore évoluer.

C'est bien connu, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.

Une maxime que ne démentira pas Philippe Gomès qui vient d'effectuer une volte-face spectaculaire sur sa doctrine minière. On se souvient qu'en 2015, le territoire avait été bloqué, pendant des mois, par le conflit des rouleurs, parce que Calédonie ensemble refusait d'accorder des autorisations d'exportation aux mineurs et notamment à la SLN. Eh bien, il y a quelques jours, le député de la seconde circonscription plaidait, à la télévision, pour une révision en profondeur du modèle économique de la SLN qui devrait – disait-il – exporter ses minerais à basse teneur.

Comme quoi tout bouge, tout change, à chaque moment sa vérité.

Pour certains, ce qui compte, c'est le moment où on le dit…

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