Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

25 mars 2024 à 07:08

Pour les indépendantistes, tout ce qui est à eux est à eux et le reste est négociable...

Tout ce qui est à eux est à eux et le reste est négociable.
Les indépendantistes ont décidé de s'inspirer de la célèbre formule de Nikita Khrouchtchev pour mener les discussions mais pas sûr que cette stratégie soit payante.
Doctrine nickel, corps électoral, mesures fiscales sur tous ces thèmes ils assènent leurs certitudes et leur vérité et ils veulent les imposer au mépris de la réalité et de leur représentativité.
Mais leur mauvaise foi, leurs surenchères permanentes, leurs menaces à peine voilées et leurs atermoiements permanents, vont finir par venir à bout de la patience des plus imperturbables.
Et cette semaine, beaucoup ont commencé à exprimer leur exaspération.
Le ministre de l'économie et des finances a tapé du poing sur la table concernant le pacte nickel. "Il faut le signer avant la fin mars, et tel qu'il a été rédigé" s'est agacé Bruno Le Maire qui ne comprend pas les réserves des calédoniens quand l'Etat se propose de sauver la filière nickel.
Mais certains indépendantistes refusent le pacte, d'autres veulent l'amender, et certains proposent d'en reporter la signature. Et s'ils sont à court d'arguments, ils leurs sont fournis par l'ex-député Gomès qui, comme d'habitude, joue contre son camp et mène une croisade personnelle contre ERAMET et contre l'Etat.
Exaspérés aussi, les membres non-indépendantistes du gouvernement qui ont quitté la réunion hebdomadaire en reprochant aux indépendantistes leur absence de collégialité et leur entêtement sur les créations de taxes qui plombent le pouvoir d’achat des Calédoniens.
Exaspérés enfin, les élus Loyalistes et Rassemblement qui ont claqué la porte du congrès en parlant de dictature, en dénonçant le mépris à leur égard et en annonçant qu'ils ne siégeraient plus dans des institutions non démocratiques.
Dans sa déclaration Sonia Backès a mis en cause la légitimité démocratique des indépendantistes. Et ils n'aiment pas ça !
Roch Wamytan s'est fâché et il a mis le public dehors avec véhémence, avant d'invoquer une guerre des légitimités et de revendiquer une légitimité clanique. Il fallait oser !
Mais cette perte de contrôle traduit le désarroi et l'égarement. Les indépendantistes ne savent plus où ils en sont et ils ne savent pas comment sortir de l'impasse dans laquelle ils se sont eux-mêmes enfermés.
Ils sont perdus. D'autant plus qu'ils s'étaient habitués à une certaine complaisance de l'Etat à leur égard, et qu'ils ont le sentiment de ne plus l'avoir.
Alors, ils continuent à se cabrer sur une idéologie et des thèmes dépassés.
La pleine souveraineté ? C'est désormais un objectif inatteignable après le triple refus de l'indépendance exprimé au sortir de l'Accord de Nouméa.
Le 3ème référendum ? Mais il a été validé et ils n'ont trouvé aucun pays au monde qui veuille porter leur revendication devant la cour internationale de justice !
Le retrait de la révision constitutionnelle ? Mais elle a commencé son cheminement législatif et la modification du corps électoral est une exigence juridique et politique.
Et on ose espérer que l'Etat ou les parlementaires ne se laisseront pas influencer par les menaces d'affrontements et qu'ils ne se laisseront par aveugler par la nécessité d'un accord préalable au dégel.
Et pourtant, au sortir de son congrès, le FLNKS affirme désormais qu'un accord global est possible. Alors que cela fait des mois et des mois que ses responsables refusent d'en parler !
Mais pour aboutir à un accord, ils devront admettre que même ce qui est à eux est négociable.

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