La fréquence aux couleurs de la France
La chronique de la semaine écoulée

La chronique de la semaine écoulée

10 octobre 2021 à 14:07
Désormais pour les loyalistes c'est le 12 décembre, sinon rien !

"N’instrumentalisons pas le virus à des fins politiques"
C'est la mise en garde que le ministre des outre-mer a lancé sur twitter, depuis la résidence du haut-commissaire, où il effectue sa septaine.
Il faut dire que c'est un poste d'observation enviable pour Sébastien Lecornu !
Il est, à la fois, présent et absent. Il peut entendre tout ce qui se dit et il peut prendre le pouls de la Nouvelle-Calédonie sans avoir à s'exprimer, à réagir ou à répondre aux uns et aux autres.
Depuis son arrivée, il se contente d'envoyer de petites cartes postales sur les réseaux sociaux. Plus efficace, peut-être, que de grandes déclarations.


Et que dit le ministre depuis sa septaine ?
Alors que la Calédonie a franchi la barre des 200 morts du virus, en seulement un mois, il affirme que "La situation sanitaire est tendue mais qu'elle est tenue."
Et comme il l'a déclaré lors d'une interview sur une radio de métropole, il répète que "dans une démocratie, les élections se tiennent à l’heure. Le principe – dit-il – c’est de maintenir la consultation sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie au 12 décembre, sauf si l’épidémie devenait hors de contrôle."


Cela laisse peu d'ambiguïté et, à moins d'un rebond de l'épidémie que personne ne souhaite, le ministre, dont c'est la responsabilité, devrait confirmer le maintien de la 3ème consultation à la date prévue.
Cela fera plaisir aux Loyalistes qui demandent le respect du calendrier pour sortir au plus vite de la séquence référendaire et ouvrir des perspectives d'avenir.
Les indépendantistes, en revanche, réclament le report du 3ème référendum mais, si l'épidémie est contenue, ils auront de la peine à faire valoir leurs arguments.
Certes, la campagne référendaire sera, dans ces circonstances, quasiment inexistante, mais tout a déjà été dit lors des deux précédentes.
Quant à l'hypothèse d'une faible participation, en raison du contexte sanitaire, elle pourrait concerner les deux camps. Et on sait qu'à l'échelle de la planète, de nombreuses élections ont déjà été organisées depuis le début de la pandémie.
Il faudra seulement assurer la plus grande sûreté sanitaire du scrutin et le respect le plus scrupuleux des règles de distanciation sociale et des gestes barrières.
En raison des enjeux de cette ultime consultation, on peut penser que – quelles que soient les circonstances – la mobilisation sera, de toute façon, au rendez-vous.


Mais il n'aura échappé à personne que le débat sur le maintien ou non de la date du 3ème référendum, a désormais changé de dimension.
Pour les partisans du maintien dans la France, c'est le 12 décembre ou rien !
Si la date prévue n'était pas maintenue, ils refuseraient un report de la consultation qui prolongerait d'autant l'Accord de Nouméa et différerait, encore, la préparation de l'avenir.
C'est un peu le défi qui est lancé aux indépendantistes. Ou le référendum, qu'ils ont demandé et déclenché, est maintenu à la date prévue ou ils retirent leur demande précipitée et inconsidérée pour revenir à l'esprit de l'Accord qui prévoyait un échange approfondi entre les partenaires.
Le 3ème référendum qui était déjà facultatif deviendrait, dès lors, superfétatoire et la prochaine consultation des calédoniens aurait lieu sur une solution consensuelle qui aurait été négociée entre les forces politiques.

Un changement de paradigme auquel le ministre des outre-mer aura eu tout lieu de réfléchir, pendant son isolement.

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