Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

25 mars 2019 à 11:11

Depuis jeudi soir, on n'entend pratiquement que des éloges et des hommages à l'égard d'Eric Gay qui a fait du dialogue, du respect, de l'humanisme et de la recherche du consensus sa marque de fabrique.

Son parler franc, sa sincérité, son authenticité, ne lui ont pas valu que des amis et quand il était aux responsabilités, Éric Gay a, sans doute, été l'un des élus les plus malmenés et les plus maltraités que ce soit par la presse, par les réseaux sociaux ou par ses adversaires politiques, notamment dans son propre camp.
On se souvient encore, par exemple, de la violence de la campagne législative 2012 ou des protestations qui accompagnaient, régulièrement, sa gestion des conflits de Saint Louis.

Et pourtant, c'est un tout autre ton qui est adopté, aujourd'hui, alors qu'il vient d'annoncer sa démission de ses mandats de maire et de conseiller municipal du Mont Dore, une ville qu'il dirige depuis 15 ans et où, dans l'émotion, son départ est déjà regretté.
Depuis jeudi soir, on n'entend pratiquement que des éloges et des hommages à l'égard de ce maire atypique qui a fait du dialogue, du respect, de l'humanisme et de la recherche du consensus sa marque de fabrique.
Une unanimité qui rejoint celle qui s'est imposée, progressivement, dans son conseil municipal où les débats avec l'opposition sont particulièrement apaisés.

Cette adhésion rappelle le portrait qu'avait tracé le Premier ministre Edouard Philippe, en remettant au maire du Mont Dore, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur pour l'acte héroïque qu'il avait réalisé en sauvant la vie de 3 élèves qui avaient été happés dans une canalisation lors d’inondations.
Le Premier ministre avait alors déclaré qu'Éric Gay incarnait les trois vertus romaines : La "virtus", un mélange de vaillance physique et de force morale, la "fides", c’est-à-dire le sens de l'honneur et la "pietas", c’est-à-dire le sens du devoir.
Trois valeurs qui viennent compléter les valeurs républicaines, océaniennes et chrétiennes auxquelles se réfère Éric Gay qui ajoute qu'il faut les marier avec la sincérité.

Mais au moment de quitter ses responsabilités, on sent une certaine inquiétude chez celui qui défendait, aux côtés de Pierre Frogier, la recherche d'un nouvel accord.
Il considère que le référendum a cassé quelque chose et que, désormais, nous risquons d'être dans une campagne référendaire permanente où chacun va prendre son drapeau et s’enrouler dedans et où le premier qui fait un pas vers l'autre est mort.
Loin donc, du futur partagé et de la communauté de destin auxquels appelle l'Accord de Nouméa.

"J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, les ponts qui avaient été bâtis, s’effondrent et que l’on se regarde de part et d’autre de la rive" déclare Éric Gay et ce diagnostic semble illustré par les propos du président de l'Union calédonienne qui, au rebours de son prédécesseur, Charles Pidjot, multiplie les surenchères et les provocations comme ce samedi où il a affirmé qu'"Il n’y aura aucun consensus, aucune discussion, aucune négociation sur la question du corps électoral"

Des regrets de la part d'Éric Gay, à l'heure où il choisit comme d'autres responsables calédoniens de se retirer de la vie politique ?
Pas sûr !
Mais une mise en garde. Il regarde, dit-il, avec beaucoup de curiosité ces jeunes qui veulent exercer des responsabilités et il faut être vigilant – ajoute-t-il – parce que "l'expérience est très importante dans la vie institutionnelle et dans l'histoire du pays".

Encore une illustration de son parler franc !

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