Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

8 avril 2019 à 11:42

L'union est un combat que ni les indépendantistes, ni les partisans du maintien dans la France n'ont encore gagné.

Le temps est compté !
C'est la mise en garde un tantinet anxiogène, de Christel Bories, le PDG d'ERAMET, qui est venu rappeler les Calédoniens à la dure réalité.
La SLN est en quasi-faillite, elle brûle du cash tous les mois et pour stopper l'hémorragie, il faut augmenter sa compétitivité, en généralisant les 147 heures, en exportant du minerai à basse teneur, et en réduisant le coût de son énergie.
La bonne nouvelle c'est qu'un diagnostic est établi.
La mauvaise, c'est que ces trois piliers seront extrêmement difficiles à concrétiser. Ils dépendent, la plupart du temps, de partenaires externes qui ne sont, pas tous, de très bonne volonté.
Bref, les handicaps sont encore très nombreux, sur la voie du redressement, pour le plus vieil opérateur minier de la Nouvelle-Calédonie.
Mais curieusement le sujet ne semble pas passionner les foules même si la politique nickel sera, forcément, l'un des points clefs des programmes de campagne des différentes listes qui vont s'affronter pour les provinciales.
Ce sera aussi, forcément, l'un des points de désaccord, même s'il dépasse les clivages entre partisans du maintien dans la France et indépendantistes.
La doctrine nickel de la Province Nord trouve – on le sait – une oreille attentive auprès de Calédonie ensemble mais elle suscite désormais des voix discordantes chez certains indépendantistes qui s'inquiètent de la prise de souveraineté par les multinationales ou qui dénoncent, une fois encore, le déséquilibre que la stratégie nickel a créé entre la côte Ouest et la Côte Est.

Le nickel, enjeu essentiel, mais il est difficile de discerner quels seront les thèmes dominants de cette campagne provinciale.
Le pouvoir d'achat et la politique économique ? C'est le terrain d'affrontement que semblent s'être choisi, Calédonie ensemble et l'avenir en confiance.
L'avenir institutionnel ? Mais cela amènerait à refaire une campagne référendaire.
La sécurité ? Mais c'est une compétence de l'Etat.
Le renouvellement générationnel face à l'expérience ? Peut-être et quelques flèches ont déjà été échangées sur le sujet, mais il débouchera aussi sur le procès de l'usure du pouvoir…
En fait, il faudra attendre la véritable entrée en campagne pour savoir quels sont les sujets qui émergeront. Mais en attendant, quel salmigondis !

A cinq semaines de l'échéance, bien malin qui serait capable de dire combien de listes seront en compétition et sous quelle étiquette.
Bien sûr, les choses vont se décanter et le 23 avril, on saura enfin qui brigue réellement les suffrages des calédoniens mais on est encore en plaine cacophonie !
C'est le cas, notamment, dans la Province Sud, qui est au cœur de toutes les convoitises et qui suscite toutes les ambitions.
On se bouscule au portillon ! Partisans du maintien dans la France, indépendantistes, néo-indépendantistes, ou rien de tout cela… écologistes, communautaristes ou "dégagistes"… Il y en a, pour l'instant, pour tous les goûts.
Et dans toutes les provinces, comme dans tous les camps, les stratégies unitaires se heurtent aux ambitions personnelles ou aux diktats des partis dominants.
L'union est un combat que ni les indépendantistes, ni les partisans du maintien dans la France n'ont encore gagné.
Et pourtant, pour chacun d'entre eux aussi, le temps est compté !

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