
La chronique de la semaine écoulée
24 juillet 2022 à 13:48C'est une histoire sans fin.
Mais le scénario des différents épisodes est pratiquement connu à l'avance si bien que le suspens est, malgré tout, très limité.
Quand le ministre de l'intérieur a annoncé, par voie de communiqué et sur tweeter, la réunion, en septembre, à Paris, d'un comité des signataires, on pouvait anticiper les réactions des uns et des autres.
Et notamment, celle des indépendantistes. Comme on pouvait s'y attendre, ils refusent l'invitation et ils réclament, encore et toujours, des discussions bilatérales avec l'Etat.
Rien de nouveau sous le soleil.
Chacun est dans son rôle et en annonçant cette réunion, sans concertation préalable des différents partenaires, l'Etat se doutait sans doute qu'il obtiendrait ces réactions.
Et d'ailleurs, il peut toujours arguer auprès du FLNKS qu'il n'a invité personne et que les indépendantistes refusent en fait, une invitation qui ne leur a pas été adressée.
On parle de tâtonnement, de cafouillage et d'improvisation mais peut-être l'Etat voulait-il seulement lancer un ballon d'essai et attendre les réactions.
Et il n'a pas dû être déçu parce que les réponses sont exactement celles que l'on pouvait attendre même si, comme souvent, le FLNKS a tendance à sur-jouer l'indignation et les récriminations.
Mais là aussi, c'est toujours pareil ! Ils nous ressassent un passé dépassé et ils réécrivent l'histoire avec de nombreux mensonges et approximations qui enlèvent toute crédibilité à leur démonstration, même face à leurs militants.
La vérité c'est qu'ils sont perdus, bloqués dans leur déni de la réalité, coincés dans leurs slogans d'un autre âge et incapables de trouver une porte de sortie pour sauver la face.
Alors, ils essaient de gagner du temps. C'est tout ce qu'il leur reste et ils diffèrent les discussions. On peut penser que rien ne se passera, publiquement, avant le Congrès du FLNKS fixé au 17 septembre.
En plus, ils n'ont pas de chance. C'est le RDO qui est actuellement à l'animation du bureau politique et quelles que soit les convictions de son président Alosio Sako, ça fait toujours bizarre quand on l'entend parler au nom du peuple kanak ou quand on l'entend vociférer contre l'absence de formation des calédoniens aux fonctions régaliennes, lui qui a fait toute sa carrière dans la police nationale.
Mais là encore, l'histoire est connue. Il y a le temps des vociférations, des accusations, des postures et des excès. Et puis il y a le temps du réalisme, de la responsabilité et de la raison.
Le temps des intérêts aussi avec un gouvernement à majorité indépendantiste qui a un besoin crucial de l'aide de l'Etat pour faire face à la situation critique des finances publiques ou du secteur de la santé.
Ils ont dit haut et fort qu'ils ne voulaient que des bilatérales avec l'Etat.
Ils les auront ou quelque chose qui y ressemblera.
Et les loyalistes aussi, auront les leurs.
Et puis un jour, les indépendantistes le savent, il faudra bien que tout le monde se retrouve pour se parler à moins de remettre en cause tout ce qui a été fait depuis 34 ans en Nouvelle-Calédonie.
Ce que personne ne souhaite et eux moins que les autres.
C'est une histoire sans fin mais, dans la politique calédonienne, souvent, il faut juste être patient.