Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

29 avril 2019 à 11:43

Aux candidats de se souvenir qu'aux provinciales, comme dans les Évangiles, il y a beaucoup d'appelés... mais peu d'élus !

Il y en a pour tous les goûts !
Des indépendantistes plus ou moins modérés, plus ou moins ultra, plus ou moins souverainistes.
Des partisans du maintien dans la France plus ou moins sincères, plus ou moins loyalistes, plus ou moins nationalistes.
Il y en a même d'autres qui se fichent de l'avenir institutionnel et pour qui la France ou l'indépendance, ce n'est pas la question.
Il y a des écologistes, des communautaristes, des culturels, des issus de la société civile et d'autres… qui ne sont rien de tout ça !
N'en jetez plus !
25 listes soit 934 candidats pour les provinciales du 12 mai. Même si ce n'est pas un record, c'est un bon cru !
Et cela laisse entrevoir beaucoup de désillusions.
Combien de déçus, de frustrés, de dépités au soir du scrutin ? Car il ne faut pas se bercer d'illusions. Au total, bien peu passeront la barre qui permet de participer à la répartition des sièges.
Et l'on n'a pas fini de s'interroger sur cette frénésie qui touche un certain nombre de personnalités, convaincues d'avoir un rôle à jouer, quelque chose à dire et des idées à partager. C'est, parait-il, un signe de vitalité démocratique.

Mais ils ont intérêt, chacun, à faire preuve d'originalité et d'imagination pour se démarquer, se différencier, pour s'imposer, pour montrer qu'ils ont quelque chose de plus que les autres et que leur élection apportera quelque chose à la Calédonie dans cette période historique où elle ne sait pas comment sortir de l'Accord de Nouméa.
Parce que – qu'on le veuille ou non – c'est bien là le nœud du problème !
Les questions de vie quotidienne, de pouvoir d'achat, de moralisation de la vie politique, de maîtrise des finances publiques vont, bien sûr, alimenter le débat.
Mais la vraie question, c'est évidemment l'avenir institutionnel et cette campagne provinciale a des allures de prolongation de la campagne référendaire.
Il y a les indépendantistes, qui veulent l'indépendance, et qui s'accroche au mythe des deux prochains référendums qui devraient, selon eux, leur permettre de décrocher le jackpot.
Et puis il y a les partisans du maintien dans la France qui sont à la recherche d'une autre solution pour ancrer la Calédonie au sein de la République.

Faut-il pour cela passer par les 2ème et 3ème référendums ? C'est ce qui les divise aujourd'hui.
Oui, affirme l'avenir en confiance mais il faut les faire le plus vite possible pour en être débarrassés une bonne fois pour toute et ouvrir enfin, les négociations sur l'avenir pour trouver une solution partagée.

Non, déclare Calédonie ensemble – dont la doctrine évolue au fil des scrutins – et qui veut, aujourd'hui, éviter les deux prochaines consultations référendaires pour négocier une solution partagée qui sera soumise à référendum.
Et comme il ne veut pas reconnaître qu'il met, ainsi, ses pieds dans les pas de Pierre Frogier – qui préconise depuis 2009 cette solution – Philippe Gomès préfère dire que c'est à Jacques Lafleur qu'il l'a empruntée.
Une volte-face plus facile à justifier pour celui qui a combattu et brocardé, ces dernières années, la recherche d'un 3ème accord et d'une solution partagée avant d'en faire aujourd'hui son principal thème de campagne. Même si on s'interroge encore sur les contours de cette solution partagée à négocier avec les indépendantistes.

Aux électeurs de s'y retrouver dans tout ce fatras.
Et aux candidats de se souvenir qu'aux provinciales, comme dans les Évangiles, il y a beaucoup d'appelés... mais peu d'élus !

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