Radio Rythme Bleu

la chronique de la semaine écoulée

26 septembre 2022 à 00:43

Ça balance chez les indépendantistes !

Ça balance chez les indépendantistes ! Et c'est l'événement de la semaine.
On sait que les divisions sont très importantes entre les différentes composantes et cela depuis longtemps mais, d'habitude, les conflits sont larvés, discrets, étouffés. Ils ne s'étalent pas au grand jour sur la place publique.
Cette fois-ci, les digues sont rompues avec le communiqué de l'UPM qui s'en prend violemment à l'animateur du bureau politique qu'il accuse "d'instrumentaliser le FLNKS pour parvenir à ses objectifs".
C'est d'autant plus étonnant que cette vive réaction de l'UPM, intervient après la publication d'un communiqué d'Alosio Sako qui ne semblait pas mériter un tel excès d'indignité.
A l'issue d'une réunion du bureau politique élargi du FLNKS, l'animateur du bureau signait ce qui apparaissait comme un simple compte-rendu de la rencontre avec le ministre des outremers.
Pour un observateur extérieur, le principal reproche qui pouvait lui être fait, c'était un manque de clarté et une présentation alambiquée de la manière dont se feraient les discussions entre bilatérales, convention politique et trilatérales de méthode.
Ce qui pouvait agacer, aussi, chez les partisans du maintien dans la France, c'est le déni dans lequel se complait le FLNKS en annonçant des bilatérales avec l’Etat pour parler de l’accession du pays à la pleine souveraineté par le transfert des compétences régaliennes.
Mais ce qui a fait sortir de ses gonds le secrétaire général de l'UPM, ce n'est pas ça !
Il tient à préciser que "la délégation du FLNKS n'a aucunement acté l'ouverture d'espaces de discussions sur l'évolution politique de la Nouvelle Calédonie, à Paris, en octobre 2022, avec les autres partenaires locaux."
Et on comprend, alors, que son mécontentement est dirigé, au moins autant, contre le ministre des outremers que contre l'animateur du Bureau politique.
Parce que c'est bien Jean-François Carenco qui a affirmé qu'il avait renoué les fils du dialogue et que tout le monde avait accepté de se rendre à Paris, sans doute dès le mois d'octobre.
En réalité, le premier entretien entre le FLNKS et le ministre s'était mal passé. A tel point qu'il en avait fallu un deuxième. A ce moment-là, le ministre accepte des bilatérales entre les indépendantistes et l'Etat mais, en contrepartie, il impose une réunion tripartite que certains membres de la délégation du FLNKS ont accepté mais… pas tous.
L'UC, qui ne s'est pas exprimée publiquement, laisse entendre que le calendrier de l'Etat n'est pas son calendrier. Et quand l'UPM s'exprime, on sait que c'est souvent, la voix de l'UNI. On est donc obligé de se demander qui le ministre des outremers a réellement convaincu.
Et c'est un peu ennuyeux parce qu'il était présenté comme le mieux placé pour parler à l'oreille des indépendantistes et les convaincre de revenir autour de la table. Le plus à même de leur offrir une porte de sortie.
Retour donc à la case départ, pour des raisons de méthodes et d'organisation, même si les loyalistes confirment leur intention de se rendre à Paris dans les prochains jours.
Mais pour discuter avec qui et dans quel cadre ?
Le plan de table devient de plus en plus incertain.
Dans cette extrême confusion qu'est devenu la préparation de l'avenir institutionnel, Pierre Frogier a voulu prendre de la hauteur pour appeler à donner du sens à l'exception calédonienne. Pour lui, l'exception calédonienne c'est d'avoir su dépasser nos conflits pour concilier nos antagonismes et partager un même projet.
Mais malheureusement, il existe d'autres exceptions calédoniennes, comme cette capacité à se diviser, à pinailler et à ergoter.
Et parfois, celle-ci semble vraiment rédhibitoire…

Nos derniers tweets
La newsletter
Nos réseaux sociaux
Radio Rythme Bleu

4 rue de Sébastopol
Nouméa

Standard : 25 46 46

Rédaction : 25 45 00

Fax : 28 49 28

E-mail : rrb@lagoon.nc