Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

21 novembre 2022 à 01:14

Un face-à-face pour permettre aux indépendantistes de sauver la face !

L'Union calédonienne en lanceur d'alerte.
C'est en tout cas ce qu'elle prétend en rendant compte de son 53ème congrès et pour atténuer la virulence des propos de son président.
La petite phrase de Daniel Goa qui avait affirmé, dans son discours d'ouverture que "sortir par une décision unilatérale du processus de décolonisation et de l’Accord de Nouméa aurait des conséquences irréversibles sur la paix dans ce pays" avait suscité une vive émotion.
Les Loyalistes s'en sont émus – et c'est de bonne guerre si je puis dire – en dénonçant des propos qui "bafouent la démocratie".
Mais le comité des sages, aussi, est monté au créneau pour "condamner fermement ces propos agressifs et empreints de menaces et qui appellent à la violence."
Cette condamnation a d'ailleurs provoqué une passe d'armes avec l'Union calédonienne qui s'est insurgée qu'un "comité, prétendument composé de sages, pratique ce genre de manipulation" et ces propos-là, aussi, ont dû choquer les sages habitués à être traités avec d'avantage d'égards.

Bref il était temps de calmer le jeu et l'UC s'y est employée en affirmant que son président n'était pas un va-t-en guerre et que ses propos ne constituaient pas une menace mais… une alerte !
En clair, pour l'Union calédonienne, le responsable c'est l'Etat, sa méthode et son calendrier. L'Etat qui veut avancer à marche forcée, qui ne tient pas compte des enseignements de l'histoire et qui crée, ainsi, les conditions d'une confrontation.
Pas sûr que ces gesticulations intellectuelles et ces justifications aient convaincu grand monde…
Mais au-delà des propos d'estrade, destinés aux militants, l'UC n'évolue pas. Pour elle, les choses sont simples et elle l'écrit noir sur blanc : "l'accès à la pleine souveraineté est incontournable et il doit se faire en 2025".
Le comble, c'est que ses excès de langage font passer pour anodins, modérés et responsables les déclarations du Palika qui, de son côté, réaffirme que "le projet d'indépendance avec partenariat est la seule option viable et durable pour le peuple de Nouvelle-Calédonie."
Malgré trois référendums qui ont inscrit la Calédonie dans la France, les indépendantistes s'accrochent toujours à leurs chimères. Mais ce n'est pas comme cela que l'avenir de la Nouvelle-Calédonie se construira et ils le savent. Il est donc temps qu'ils se décident enfin à regarder la réalité en face.

Le sénateur Pierre Frogier leur propose une méthode pour sauver la face.
Cette méthode c'est un face-à-face entre indépendantistes et partisans du maintien dans la France. Les yeux dans les yeux, sans intermédiaire – c’est-à-dire sans l'Etat – pour savoir si les deux légitimités qui cohabitent en Calédonie, et qui sont redevenues des adversaires, sont capables d'être de nouveau des partenaires comme elles l'ont été, en 88 et en 98, pour porter un projet commun.
Et si elles n'en sont pas capables ? "C'est la loi de la majorité qui devra s'appliquer", affirme Pierre Frogier. "Il faudra que l'État mette en œuvre un statut qui donne le pouvoir à la majorité."
Et le sénateur se transforme, lui aussi, en lanceur d'alerte pour attirer l'attention sur l'urgence de la situation ! "La Calédonie est un bateau qui est en train de couler, dit-il, et il n'est plus temps de colmater les brèches, il faut reconstruire la coque."

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