Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

23 janvier 2023 à 05:26

On aperçoit le bout du tunnel mais Patrice Faure ne sera pas un "calédologue"

Qu'on se le dise, Patrice Faure ne sera pas un "calédologue" !
Alors qu'il doit partir pour d'autres cieux, après moins de deux ans en Nouvelle-Calédonie, le haut-commissaire est formel.
Bien sûr qu'il ne désintéressera pas de la Nouvelle-Calédonie.
Comment pourrait-on s'en désintéresser ? Mais il ne sera pas un "calédologue", celui qui répond aux questions et qui vieillit un peu loin du dossier.
"Calédologue", c'est un néologisme, formé il y a tout juste un an, par un désormais ancien député, qui a un peu de mal à se mettre en retrait.
Il avait baptisé, ainsi, la vingtaine de personnalités du monde politique, universitaire ou de la haute fonction publique, qui avaient été impliquées dans le dossier calédonien et qu'il avait invitées à déjeuner à Paris.
Une sorte de groupe d'experts auquel Patrice Faure ne veut pas adhérer même s'il déclare qu'ils sont tous aussi bons les uns que les autres mais qu'il n'a pas envie d'un devenir un parce que ça montre que l'on vieillit.
Et au-delà de la facétie, le haut-commissaire, sur le départ, se permet une mise en garde que chacun comprendra. "Je me garderai d'être en déphasage, dit-il. Quand on n'est pas dans l'action, on est parfois déconnecté de la réalité et je me garderai d'avoir des idées préconçues sur un dossier que j'aurai perdu de vue."
La charge est sévère sans que l'on sache vraiment qui est visé par cette tirade mais Patrice Faure, qui était incontestablement dans l'action ces 22 derniers mois, a peut-être souffert de l'ingérence de tel ou tel "calédologue" qui aurait voulu s'immiscer dans le dossier. Et, forcément, quelques noms viennent à l'esprit…

Il quitte donc le territoire à l'aube d'une nouvelle ère ou d'une nouvelle phase qu'il aura contribué à construire.
Un an après le 3ème référendum, qu'il avait été chargé d'organisé, il affirme que les choses ont beaucoup évolué et que le consensus est en voie d'être trouvé.
Certes, il concède qu'il y a eu un peu de retard mais, à l'en croire, on s'approche du but. Et il reprend à Gérald Darmanin, la métaphore du train.
C'est un peu curieux dans un territoire qui n'a guère connu que le petit train de Païta, mais tout le monde aura compris l'image.
"Le train est parti ! Il avance doucement mais il va accélérer et les gens vont monter dedans. "
En clair, les discussions sur l'avenir institutionnel sont lancées. On va rentrer dans le vif du sujet après le congrès du FLNKS, fin février, avec l'ouverture des bilatérales avec l'Etat, et tout le monde va y participer. Même l'UC, qui trainait un peu les pieds ces derniers temps.
Il faut dire que l'Union calédonienne s'est vu débouter de toutes ses démarches internationales. On sait qu'elle avait tenté de déférer l'organisation et le résultat du 3ème référendum devant la Cour internationale de justice de La Haye, qui devait demander son avis aux Nations Unies. Mais, malgré le talent de ses avocats, la démarche a fait pschitt. Le 3ème référendum ne peut plus être contesté et il est temps de tourner la page et de passer à une nouvelle phase.
C'est, enfin, la phase de négociation et de construction d'un nouvel accord que le nouveau haut-commissaire, Louis Le Franc, sera chargé d'orchestrer avec, aux avant-postes, le préfet délégué Rémy Bastille qui dirige déjà les groupes de travail.
Un peu plus d'un an après le 3ème référendum, et pour continuer à filer la métaphore ferroviaire, on commence donc à apercevoir le bout du tunnel.

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