Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

20 mars 2023 à 00:53

Tenir le calendrier parait extrêmement difficile... Mais il parait qu'impossible n'est pas français !

Remaniement ministériel ? Dissolution de l'Assemblée nationale ? Statu quo ? Crise sociale ?
Tout est possible, à l'heure où nous parlons, dans l'attente du résultat du vote des motions de censure déposées après que la Première ministre ait été contrainte de faire usage du 49.3 pour la réforme des retraites.
C'est la glorieuse incertitude de la politique qui prend, parfois, des allures de véritable dramatique.
Et même si – évidemment – la Nouvelle-Calédonie n'est pas la seule à être victime de ces contretemps, de ces contingences et de ces imprévus, cette incertitude pèse aussi très directement sur le devenir du territoire.

Le problème c'est que nous avons un calendrier, un calendrier très serré qui risque, une fois encore, d'être remis en cause.
C'est le problème avec les calendriers ! Fixer des dates, ça montre qu'il y a une volonté, un chemin et des échéances mais ça se heurte aussi à des limites.
Les calendriers sont soumis à tous les aléas, qui les rendent trop souvent inopérants, et leur différé provoque des déceptions à la hauteur des espérances qu'ils avaient suscitées.

On se souvient des 6 mois utiles, décrétés en octobre 2020 par le ministre des outremers, Sébastien Lecornu, après la rencontre de Leprédour. Ces 6 mois avaient été neutralisés par la chute du gouvernement Santa, en février 2021, et l'interminable composition du gouvernement Mapou.
Le ministre n'avait pas été découragé pour autant et il avait fixé un nouvel échéancier en juin 2021. Il comportait, cette fois-ci, une période de transition de 18 mois qui devait se conclure, en juin 2023, par un référendum de projet.
Et, à l'époque, malheur à qui mettait en doute ce nouveau planning !
A trois mois de l'échéance, chacun a désormais compris et admis que la date de juin 2023 était virtuelle et qu'il n'y aura, à ce moment-là, ni référendum, ni projet.

Mais nous sommes partis sur une nouvelle planification. Elle prévoit désormais des discussions en bilatérales, dès le mois prochain, avant l'organisation de trilatérales et l'annonce de 5 mois de travail pour préparer un accord ou un projet, de manière à être prêt à temps pour la réforme constitutionnelle qui est prévue début 2024.
Sans vouloir paraitre défaitiste, le respect de ce nouveau calendrier interpelle déjà et chacun devine, qu'à l'évidence, il sera difficile à tenir.

Imaginons, en étant extrêmement optimistes, que malgré le contexte national, le ministre de l'intérieur et des outremers maintienne les rendez-vous prévus à Paris le mois prochain.
Imaginons – avec encore une bonne dose de confiance – que les discussions tripartites s'ouvrent et même – soyons fous ! – qu'un accord soit trouvé. Cela tiendrait du miracle !
Mais il faudrait – pour le coup – faire preuve d'une bonne dose d'inconscience pour penser que, dans l'ambiance politique actuelle, le Chef de l'Etat soit en mesure de convoquer un Congrès à Versailles et de disposer d'une majorité des 3/5ème pour faire adopter une modification constitutionnelle qui nous concerne.
Sachant qu'il faudrait une modification constitutionnelle pour le corps électoral de manière à organiser – dans des conditions optimales politiquement et juridiquement – les élections provinciales en mai 2024, mais que nous avons aussi besoin d'une modification de la Constitution pour inscrire le nouveau statut de la Nouvelle-Calédonie qui doit se substituer à l'Accord de Nouméa.
Tout cela parait donc extrêmement difficile.
Mais il parait qu'impossible n'est pas français !

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