Radio Rythme Bleu

La chronique de la semaine écoulée

24 juin 2019 à 11:43

Blocage du gouvernement. Les calédoniens ont l'angoisse qu'on leur impose un scénario absurde dont ils ne veulent pas.

Quelle impatience !
Le seuil de tolérance des calédoniens est à son plus bas en ce mois de juin 2019 et autant, ils avaient supporté pendant 3 mois les crises de 2015 et de 2017, autant ils seront sans concession, cette année, à l'égard des membres du gouvernement.
Ça suffit !
Les chambres consulaires et les organisations patronales ont donné le ton. Moins de 8 jours après la composition du gouvernement et le constat de blocage de l'élection de son président, elles ont exprimé leur exaspération précoce, en interpellant le monde politique. Et sans doute, traduisent-elles, très clairement, un ras le bol de toute la population.

Ça suffit ! Personne n'a envie de revoir des scénarios que l'on a déjà vécus, personne n'a envie de voir s'éterniser la vacance du pouvoir et l'expédition des affaires courantes par un gouvernement sortant qui n'a plus de raison d'être. 
Personne ne supportera de nouvelles tergiversations et un nouveau différé de l'installation des institutions et les groupes politiques doivent sans doute en prendre conscience avant que l'impatience ne trouve un mode d'expression et ne se traduise – pourquoi pas – dans la rue.

Il y a plusieurs éléments qui justifient cette fébrilité et d'abord, le calendrier. Cette crise intervient un peu plus d'un mois après les provinciales du 12 mai, c’est-à-dire quelques semaines seulement après que les calédoniens se soient exprimés dans les urnes. La légitimité des nouveaux élus est incontestable. On sait qui a gagné et qui a perdu.
Il y a ensuite, l'évidence de la solution à la crise. On cherche 6 voix pour faire une majorité et les non-indépendantistes ont six membres au sein du gouvernement. Il faut faire preuve de beaucoup de mauvaise volonté pour tourner autour du pot et prétendre que cette majorité est introuvable.
Il y a enfin le contexte économique anxiogène qui s'impose à tout le monde et que l'IEOM vient de confirmer en parlant d'économie à marée basse.

Et si tout cela ne suffisait pas, il y a, enfin, chez les calédoniens, l'angoisse qu'on leur impose un scénario absurde dont ils ne veulent pas.
Celui, par exemple, d'une réélection de Philippe Germain avec les voix indépendantistes, qui reviendrait à reconduire les vaincus des provinciales.
Ou celui, tout aussi absurde, de l'élection d'un président FLNKS alors que les indépendantistes, minoritaires, président déjà le Congrès.
Avec seulement 26 sièges sur 54, c'était pour eux, inespéré et le bon sens voudrait qu'ils s'en contentent au lieu de répéter, à l'envi, que la présidence du Congrès et du gouvernement était leur objectif des provinciales.

Ce sont toutes ces aberrations qui excèdent les calédoniens alors que, clairement, la balle est dans le camp des partisans du maintien dans la France. Ils ont la possibilité de débloquer la situation et personne ne comprend, au nom de quel intérêt, Calédonie ensemble ne se décide pas à sauter le pas et à accorder sa voix au candidat de l'Avenir en Confiance.
C'est un blocage psychologique ? C'est un chantage ? C'est la politique du pire ?

Si la situation n'est pas résolue le 28 juin, Ils vont avoir besoin de très bons communicants pour tenter de justifier leur attitude et apporter une réponse qui soit à la hauteur de l'impatience de la population.

Nos derniers tweets
La newsletter
Nos réseaux sociaux
Radio Rythme Bleu

4 rue de Sébastopol
Nouméa

Standard : 25 46 46

Rédaction : 25 45 00

Fax : 28 49 28

E-mail : rrb@lagoon.nc