Emmanuel Macron lance les invitations pour le sommet
C'est officiel. Les invitations ont été lancées par Emmanuel Macron pour un sommet consacré à la Nouvelle-Calédonie, à partir du 2 juillet. Et les discussions dureront le temps nécessaire.

Le chef de l'Etat avait annoncé le 28 mai qu'il reprenait la main sur le dossier calédonien et il l'avait confirmé le 10 juin, à Nice, lors du sommet France Pacifique mais depuis, on attendait la concrétisation de cette réunion.
C'est fait. Hier, le président de la République a invité "l'ensemble des acteurs" de Nouvelle-Calédonie à un "sommet" à partir du 2 juillet dans l'espoir de sortir le territoire de l'impasse, un an après les violences insurrectionnelles de mai 2024.
Dans le courrier d'invitation qu'il a envoyé, Emmanuel Macron rappelle que le processus, issu de l'Accord de Nouméa, prévoyait l'organisation de trois consultations et, une fois celles-ci réalisées, que les partenaires de l'Accord se réuniraient pour examiner la situation ainsi créée.
Le Chef de l'Etat estime aussi qu'après la crise débutée le 13 mai 2024, la tension était trop forte pour permettre un dialogue apaisé entre toutes les composantes de la société calédonienne.
Il relève que le ministre d'Etat, a réussi à renouer les fils du dialogue, ce qui est un acquis en tant que tel. Toutefois – ajoute Emmanuel Macron – ces échanges dits de "Deva" n'ont pas permis de parvenir à un accord sur l'avenir institutionnel du territoire.
C'est pourquoi – écrit-il – j'ai décidé de l'organisation, sous ma présidence, d'un sommet consacré à la Nouvelle-Calédonie et associant l'ensemble des acteurs du territoire.
Au-delà des sujets institutionnels, qui sont majeurs, je souhaite – indique Emmanuel Macron – que nos échanges puissent également porter sur les enjeux économiques et sociétaux.
C'est à ce travail que je vous invite à participer, avec le ministre d'Etat, à partir du 2 juillet. Nos échanges dureront le temps nécessaire à ce que les sujets lourds que nous aurons à aborder puissent l'être avec tout le sérieux qu'ils méritent. Fin de citation de ce courrier adressé par Emmanuel Macron aux parties prenantes au dossier calédonien.

Emmanuel Macron invite l'ensemble des acteurs de Nouvelle-Calédonie. Mais on ne sait pas encore qui sera autour de la table
Il y aura les représentants des groupes politiques qui ont participé aux discussions sur l'avenir institutionnel avec Manuel Valls. Mais au-delà des sujets institutionnels, que le Président de la République considère comme majeurs, les échanges porteront également sur les enjeux économiques et sociétaux.
On sait que les maires calédoniens sont invités et ce devrait aussi être le cas des représentants économiques et sociaux mais, pour l'instant, les responsables des Chambres consulaires nous disent ne pas avoir été destinataires de cette invitation.
Autre incertitude, on ne sait pas où se déroulera ce sommet qui est convoqué à Paris. One sait pas si ce sera à l'Elysée, à Matignon ou au ministère des outremers.
Et puis, autre inconnue, la durée de ce sommet. Emmanuel Macron écrit que les discussions "dureront le temps nécessaire à ce que les sujets lourds que nous aurons à aborder puissent l'être avec tout le sérieux qu'ils méritent".
Etant donné la situation, les enjeux et la nature des problèmes, à régler, c'est un peu flou.
Il faut traiter les questions d'avenir institutionnel, mais aussi celle des élections provinciales et donc du corps électoral et également les questions de la relance économique, de la reconstruction et bien sûr de la relance de la filière nickel. Sans oublier les problèmes de société.
Un ordre du jour particulièrement chargé et des sujets très lourds et à l'heure actuelle, personne n'a d'indications sur la durée qui sera nécessaire pour évoquer et traiter tous ces problèmes.
Ce que l'on sait en revanche c'est que ce sommet se déroulera sous la présidence d'Emmanuel Macron qui, sans doute, ouvrira les travaux, mais qu'il se tiendra aussi en présence du ministre des Outre-mer Manuel Valls.
On rappelle que le chef de l'État avait déclaré, à Nice, vouloir un "projet nouveau" pour la Nouvelle-Calédonie, tout en promettant de ne pas refaire les "erreurs" liées aux référendums, qui selon lui, ne sont pas "adaptés" aux cultures océaniennes.
Sonia Backès rappelle que "La proposition de Manuel Valls et l'échec de Deva avaient accentué le désespoir des Calédoniens et aggravé la situation économique et sociale et elle dit croire, pour sa part, dans la construction d'un projet nouveau, initié par le président de la République.
Le député Nicolas Metzdorf s'est immédiatement réjoui, dans un communiqué, de la confirmation de la tenue de ce sommet à Paris, à l’initiative du Président de la République. Il se dit prêt à travailler pour s'assurer d'une Nouvelle-Calédonie dans la République française". Nous lui avons demandé ce qu'il attendait de ce sommet
Calédonie Ensemble estime que ce sommet part sur de bonnes bases avec l’implication du Président de la république "aussi longtemps que nécessaire". Philippe Dunoyer attend beaucoup de ce qu'il qualifie de "sommet de la dernière chance. "
Les maires participeront également à ce sommet. L’association françaises des maires sera représentée par trois de ses membres dont le président, Pascal Vittori.
On sait aussi que FLNKS doit acter officiellement sa participation à ce sommet, samedi lors d'une convention réunie à Dumbéa mais a priori, la coalition indépendantiste devrait y participer.
Le Rassemblement national sera-t-il associé à ce sommet ? C'est la question que nous avons posée à son délégué territorial, Alain Descombels, qui était notre invité du matin à 7h30.
Et vous pouvez réécouter ou visionner l'interview d'Alain Descombels, en podcast sur notre site Internet.