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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée du 10 06 25

Elizabeth Nouar
9 juin 2025 à 22:47
Le seul renfort qu'ait trouvé Manuel Valls, c'est celui de Philippe Gomès !

Ça ne va pas fort pour Manuel Valls ! 
Alors qu'il a dû constater l'échec des discussions de Deva, alors que le Président de la République annonce vouloir reprendre la main dans le dossier calédonien, alors qu'il se croit obligé de se justifier sur tous les médias métropolitains, le seul renfort qu'il ait trouvé, c'est celui de... Philippe Gomès ! 

Mais au moins, celui-ci ne ménage pas ses efforts et il ne fait pas dans la dentelle. Quand Manuel Valls déclare que c'est "un accord ou le chaos", voire "un accord ou l'explosion sociale et économique", le leader de Calédonie ensemble va encore plus loin en affirmant que c'est "un accord ou la mort". Et il le fait au travers d'une laborieuse anaphore qui prétend qu'un "non-accord" c'est la tombe du pays, la tombe politique, la tombe économique, la tombe sociale, la tombe du vivre ensemble, la tombe du lien avec la France. Fermez le ban !
Une comparaison macabre qui traduit l'état d'esprit lugubre de son auteur. 
Il faut dire qu'il attend, pour le 1er juillet, un jugement délicat dans une sombre affaire d'emplois fictifs. Et il ne trompe personne en affirmant, avec son habituelle forfanterie, être d'une sérénité absolue.

Mais en attendant, il fait le job pour Manuel Valls. Il affirme que le ministre des outremers n'est absolument pas désavoué par le Président de la République et surtout, il fait le service après-vente de sa solution d'indépendance association.
Il se réjouit d'ailleurs que les indépendantistes acceptent de continuer à discuter sur cette base, comme si ce n'était pas inquiétant, justement, que le FLNKS accepte comme socle la souveraineté avec la France proposée par le ministre des outremers.
Le leader de Calédonie ensemble reprend aussi à son compte la tarte à la crème de la radicalité, utilisée aussi bien par Manuel Valls que par Marine Le Pen pour tenter de discréditer leurs adversaires, en renvoyant dos à dos, la violence destructrice de l'UC CCAT et les appels au respect de la démocratie des partisans de la France.
Philippe Gomès confirme également qu'il ne se présentera plus à une élection après la fin de ce mandat provincial à durée indéterminée mais il ajoute qu'il gardera sa capacité à s'exprimer. Et nous n'en doutons pas de la part de ce bavard impénitent.

C'est d'ailleurs un point commun qu'on lui découvre avec Manuel Valls. Le ministre des outremers n'arrête pas de parler. Il est partout ces derniers jours. Dans la presse écrite, à la télé, à la radio et partout, il répète ses éléments de langage pour affirmer qu'il faut un accord politique en Nouvelle-Calédonie et qu'il a trouvé la solution. Il reconnait un échec à Deva mais il affirme que "le fil du dialogue n'est pas rompu" et il ajoute que, lui, il ne se laisse pas influencer par les propos d'estrade en taclant, à chaque fois, les partisans de la France. Il faut reconnaitre qu'il a toutes les peines du monde – et pour cause – à expliquer aux journalistes métropolitains, ce qu'est la souveraineté avec la France, cette voie de conciliation qu'il aurait trouvée entre la pleine souveraineté et la volonté de rester français. 

Mais les journalistes métropolitains se font, en revanche, un malin plaisir de lui rappeler les propos qu'il tenait en novembre 2024, dans le Parisien, quand il accusait Emmanuel Macron d’avoir "mis à terre 36 années de dialogue et de progrès en Nouvelle-Calédonie" et qu'il dénonçait "l’entêtement imbécile, irresponsable et criminel" d'un Président de la République "mal entouré" et "mal conseillé" sur le dossier calédonien.
"Je n'étais pas encore ministre" se défend Manuel Valls. 
Ben on espère pour lui qu'Emmanuel Macron n'est pas rancunier !

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