L'UC rejette formellement l'accord de Bougival

Un coup dur pour l'accord de Bougival. Comme on pouvait s'y attendre après les tensions du comité directeur de l'Union calédonienne, réuni ce samedi à la tribu de Gatope, l'UC rejette formellement le projet d'accord et désavoue ses signataires. 
La résolution de l'Union calédonienne adoptée lors de ce comité directeur a été rendu publique ce matin.
Après de nombreux considérants, elle indique que "l'Union calédonienne rejette formellement le projet d'accord de Bougival en l'état en raison de son incompatibilité avec les fondamentaux de notre lutte et les principes de décolonisation."
Elle ajoute que, par voie de conséquence, "le mandat des signataires du projet d'accord et de ses équipes tombe de fait."

C'est donc un rejet de l'accord de Bougival, que laissait déjà entendre le communiqué publié la semaine dernière par la commission exécutive élargie, et c'est un désaveu cinglant pour l'équipe de négociation UC qui est pourtant composée de personnalités de poids. Il s'agit du président de l'Union calédonienne, le député Emmanuel Tjibaou mais aussi de Roch Wamytan et de Mikaël Forrest.

C'est clairement une lutte interne qui se joue au sein de l'Union calédonienne où le secrétaire général Dominique Fochi et ses équipes prennent de plus en plus de poids au détriment de l'UC historique. C'est aussi la tendance la plus proche de la CCAT qui semble désormais mener le jeu.

La résolution ajoute que "cette décision sera notifiée à la puissance administrante ainsi qu'à l'ensemble de nos soutiens internationaux" et certains voient d'ailleurs la main de l'étranger dans ce revirement de l'UC.

Le dernier point de la résolution acte le travail de renforcement de l'unité du Front ainsi que celui de l'organisation des équipes sous la supervision du FLNKS.
Il s'agit là du nouveau FLNKS constitué autour de l'UC CCAT qui doit réunir samedi un congrès extraordinaire et dans ces circonstances, on peut penser que le FLNKS, à son tour, rejettera l'accord de Bougival.

La balle est sans doute désormais dans le camp de l'Etat qui va devoir tirer les conclusions de la situation. On rappelle que sur les délégations signataires, une majorité soutient l'accord de Bougival. Il s'agit des Loyalistes, du Rassemblement, de l'UNI, de l'Eveil océanien et de Calédonie ensemble.