Une réponse politique à une obstruction politique.

Cette stratégie de barrage était assumée par les députés LFI qui avaient déposé près de 2000 amendements sur la proposition de loi organique, qui vise à reporter à juin 2026 les élections provinciales et qui ne compte que trois articles.
LFI base son obstruction sur la position du FLNKS qui refuse l'accord de Bougival et qui veut le maintien des élections avant la fin du mois de novembre. Mais le dépôt de plus de 1600 amendements rendait les débats interminables et faisaient peser un réel danger puisque le débat budgétaire doit débuter dès ce jeudi.
En ouverture de la séance mercredi, les principaux orateurs ont très directement mis en cause l'obstruction des députés de la France Insoumise. La ministre des outremers Naïma Moutchou s'est directement adressée à eux

Une obstruction fustigée également par la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun Pivet ou encore par Philippe Gosselin, le rapporteur LR de la proposition de loi 

Mais pour contrer la tactique de La France insoumise, le député Nicolas Metzdorf, appuyé par son collègue Vincent Caure a choisi de déposer une motion de rejet préalable du texte.
Le débat s'est réorienté sur cette motion de rejet qui devait être adoptée par une majorité de député. Chacun des groupes s'est exprimé sur le sujet en commençant par le député Vincent Caure

Le rapporteur Philippe Gosselin a soutenu cette motion en déclarant aux députés LFI que c'est "une réponse politique à une démarche politique" visant à "torpiller le débat".
Soutien également du président Renaissance de la commission des lois Florent Boudié

Les deux députés calédoniens ont pris la parole dans le débat. Le député indépendantiste Emmanuel Tjibaou s'est vivement défendu d'avoir renié sa signature de Bougival.

Et le député Nicolas Metzdorf lui a répondu directement en rappelant que lui aussi était à Bougival 

La motion a été votée par une très forte majorité, 257 voix contre 105, le RN notamment a décidé de voter cette motion de rejet. En revanche, les socialistes, qui soutiennent le report, n'ont pas voté la motion visant à contourner les amendements.
Cette motion de rejet permet en fait de renvoyer Le texte devant une commission paritaire composée de sept députés et sept sénateurs. Elle se tiendra lundi à 16h30, dans la nuit de lundi à mardi, heure de Nouméa, avant un dernier vote nécessaire dans chaque chambre.

La conférence des présidents du Sénat a déjà inscrit ce scrutin à son ordre du jour mercredi, ce qui devrait faire office d'adoption définitive.