
LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE
La chronique de la semaine écoulée
Cela fait tout juste 4 ans, c'était le 12 décembre 2021, que la Nouvelle-Calédonie choisissait de rester dans la France au terme des trois "non" à l'indépendance exprimés lors des trois consultations de sortie de l'Accord de Nouméa.
Un incroyable périple qui avait posé, dès l'origine, qu'il suffisait d'un "oui" pour que la Calédonie accède à la pleine souveraineté mais qu'il fallait trois "non" pour qu'elle reste française.
Les calédoniens ont donc dit trois fois "non" et, au soir de cette troisième consultation, le Président de la République avait déclaré solennellement "La Nouvelle-Calédonie restera donc française."
Vous vous en souvenez sans doute. 4 ans ce n'est pas si éloigné.
Mais il faudrait aussi le lui rappeler, à lui, alors qu'une délégation du nouveau FLNKS s'est envolée pour Paris où elle souhaite rencontrer le chef de l'Etat pour lui expliquer sa vision des choses.
4 ans, ce n'est pas si éloigné et, pourtant, que c'est long quand on ne fait que tourner en rond au lieu "d'examiner la situation ainsi créée", selon la formule, un peu nébuleuse de l'Accord de Nouméa.
Alors certes, nous ne sommes pas restés inertes pendant ces 4 années. Il s'est même passé beaucoup, beaucoup de choses ! Il y a eu de nombreuses tentatives menées, avec plus ou moins de bonheur, par les neuf ministres des outremers successifs qui, en 4 ans, se sont penchés à notre chevet, même si certains n'ont fait que de la figuration.
Mais rien de déterminant, rien qui indique à coup sûr une sortie de l'impasse, rien qui ouvre véritablement des perspectives d'avenir. Depuis 4 ans, seul l'accord de Bougival laisse entrevoir un petit espoir, mais son processus hoquète et ses adversaires sont de plus en plus nombreux, y compris parmi ceux qui l'ont signé.
La position du nouveau FLNKS a le mérite de la clarté. Il a retiré sa signature. Mais combien de ses signataires ne soutiennent plus l'accord que du bout des lèvres ? A ce titre, la prestation des sénateurs calédoniens a surpris puisque même celui qui était censé soutenir Bougival a dit tout le mal qu'il en pensait.
Il s'en est passé des choses pendant 4 ans ! Et la moindre n'est pas l'épisode de violences insurrectionnelles qui a quasiment détruit la Nouvelle-Calédonie, il y a seulement un an et demi. Le tribunal administratif a jeté un pavé dans la mare en reconnaissant la responsabilité de l'Etat dans la gestion calamiteuse de cette folie destructrice. Il lui est reproché de ne pas avoir positionné suffisamment de forces de l'ordre alors que la demande avait été formulée très clairement et très tôt, par le haut-commissaire.
L'Etat responsable... mais pas coupable ! Il ne faut pas, non plus, que ce jugement exonère de sa culpabilité la CCAT et ceux qui se sont livrés – à son instigation – à ces destructions, ces incendies, ces pillages qui ont littéralement ruiné la Nouvelle-Calédonie.
Et pourtant, certains en profitent pour se déchainer contre l'Etat. Comme Philippe Gomès qui, l'accuse de tous les maux et prend pour cible l'actuel ministre de la justice.
Il faut dire qu'en prenant acte de son inéligibilité, il rappelle qu'il aura siégé... 13.696 jours au Congrès de la Nouvelle-Calédonie !
Plus de 37 ans quand même pour un bilan qu'il vaut mieux ne pas dresser tant il s'est, le plus souvent, attaché à jouer contre son camp. Et malheureusement, ce n'est pas fini. Il indique que le fait de ne plus être élu n’enlèvera rien à son action. Nous voilà prévenus...
Christian Tein, de son côté, est reparti vers la métropole qui doit, finalement, avoir quelques attraits. Lui qui se plaignait d'être déporté loin de sa terre natale pendant un an et demi, il n'aura passé que 10 jours en Nouvelle-Calédonie.
Comme quoi, tout cela nous prouve que la notion de temps est vraiment très relative...


