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LA CHRONIQUE DE LA SEMAINE ÉCOULÉE

La chronique de la semaine écoulée 27 10 25

Elizabeth Nouar
26 octobre 2025 à 22:49
En dépit des apparences, la situation n'est pas la même que celle des années précédentes.

Sortez-nous de là ! Cela fait des années maintenant – au moins depuis décembre 21 et le 3ème référendum d'autodétermination – que l'on a l'impression d'être dans une sorte de lessiveuse, ou dans une roue de hamster, qui tourne, qui tourne, sans que l'on trouve une issue. Et c'est épuisant !

Qui trouvera la porte de sortie de l'Accord de Nouméa ? Qui arrivera, enfin, à ouvrir un chemin ? Qui récupèrera le fil qui nous permettra de quitter ce labyrinthe ?

Parce que cet éternel recommencement est éreintant. On avait cru entrevoir le bout du tunnel avec la signature, le 12 juillet, de l'accord de Bougival mais on a le sentiment aujourd'hui que c'est une nouvelle impasse face à la difficulté de reporter les élections provinciales afin de permettre la poursuite de la discussion sur l’accord du 12 juillet 2025 et sa mise en œuvre. 

L'UC FLNKS CCAT– qui depuis l'origine, entrave toute solution – est toujours à la manœuvre et elle menace implicitement de nouvelles actions. 

Et l'Etat garde lui aussi la même posture ! 
La nouvelle ministre des outremer déclare qu'il n'y aura pas de passage en force, elle affirme qu'elle ne fera pas sans le FLNKS, qu'elle veut ramener à la table de discussions et elle indique que la négociation est la seule voie possible.

Et nous voilà revenu à la case départ. Comme en décembre 2021 quand le FLNKS refusait le maintien de la date de la 3ème consultation qu'il avait validé 6 mois plus tôt. A l'époque, il avait l'alibi du COVID, mais le ministre des outremer, Sébastien Lecornu, n'avait pas cédé. Le 3ème référendum a eu lieu et même s'il est convenu de dire que son résultat est contesté par certains, force est de constater qu'il a été validé au niveau national et international.

Nous voilà revenu à 2024 quand le parlement avait adopté la loi constitutionnelle modifiant le corps électoral, qui a finalement été suspendue, parce qu'en réaction, la CCAT avait déclenché des violences insurrectionnelles inédites dont nous n'avons pas fini de payer le prix.

Et voilà que l'UC FLNKS CCAT essaie de réécrire le même scénario. Les dialogues n'ont pas changé. Il parle, encore et toujours, de "passage en force". Il déclare – une fois encore – qu'il refuse toute discussion. Il voue Bougival aux gémonies et il affirme qu'il faut l'abandonner. 

Mais il n'a pas réalisé que la donne a changé. 
En dépit des apparences, la situation n'est pas la même que celle des années précédentes. Et d'abord parce que l'UC-FLNKS-CCAT, ce n'est pas le FLNKS. C'est un mouvement hybride, constitué essentiellement de micro partis non représentatifs, agglomérés autour de l'Union calédonienne, elle-même divisée entre radicaux et modérés. Et puis, il lui manque le PALIKA et l'UPM, menacés désormais d'exclusion et autant dire que cette purge affaiblirait, encore plus, le nouveau FLNKS.

La situation a changé parce que l'UNI défend Bougival et revendique sa signature, allant même jusqu'à demander solennellement aux parlementaires français d'adopter la loi organique "parce qu'un vote en faveur du report des provinciales serait un signal fort : celui du soutien au compromis, à la responsabilité et à la paix."

La situation a changé parce que, face à l'obstruction de LFI qui soutient le nouveau FLNKS, la majorité présidentielle a usé d'un subterfuge qui a anéanti la manœuvre de la France Insoumise. 

La situation a changé parce que la base indépendantiste en a assez, elle aussi, des mobilisations sans lendemain, des engagements jamais tenus, des promesses d'indépendance qui ne sont que des leurres. 
Confrontée, au quotidien, aux problèmes économiques et sociaux provoqués par les émeutes de mai 2024, elle a aujourd'hui d'autres préoccupations que de répondre à des mots d'ordre inutiles et éculés.

Et même cette base indépendantiste doit commencer à penser qu'un passage en force de l'Etat, ce ne serait pas plus mal. Pourvu qu'on en sorte ! 

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